L'Archidiocèse d'Ottawa a débuté une étude visant la réorganisation de ces églises, concentrées sur une distance de 5 kilomètres pour la plupart dans les quartiers Vanier et Overbrook.
Dans une lettre adressée aux paroissiens, l'archevêque Monseigneur Terrence Prendergast exclut le statu quo, précisant que des églises devront forcément mettre la clé dans la porte. «Nous nous retrouvons certainement devant l'évidence ; des paroisses doivent fermer leurs portes», écrit-il.
L'archevêque précise avoir constaté, depuis son entrée en poste il y a plus d'un an, un nombre important de paroisses dans ce secteur et une répartition des prêtres et des paroisses souvent «inéquitable» aux sein des circonscriptions de l'archidiocèse.
Mgr Prendergast invitent ainsi les centaines de fidèles des paroisses concernées participer au processus de consultation dans le cadre de l'étude.
«D'ici quelques mois, vous devrez proposer des changements pour le bien et l'avenir de vos paroisses. Il est donc très important de participer activement à cette démarche qui touchera chacun et chacune d'entre vous», poursuit-il.
Le vicaire épiscopal coordonnateur de la pastoral des secteurs francophones du diocèse, l'abbé Daniel Berniquez, indique que cette réflexion est nécessaire, parce que la réalité démographique de Vanier et de ses environs a beaucoup changé.
«C'est évident qu'il y a trop de paroisses pour la population francophone actuelle, admet-il, le statu quo est impossible. Ces paroisses ont été fondées à une époque où Vanier était peuplé de familles francophones nombreuses et où les gens marchaient pour aller à la messe de l'église.»
«L'habit est trop grand pour le moine, il y a trop d'églises pour le nombre de personnes», ajoute pour sa part Mgr Gilles Lavergne de la paroisse Saint-Sébastien.
La nouvelle attriste les fidèles, dont Claire Heal de la paroisse Marie-Médiatrice qui accueille en moyenne 75 personnes par messe. C'est la seconde fois depuis 1998 que la menace de fermeture en raison d'une réorganisation plane sur l'église.
«Tous les fidèles sont dans le même bateau, dit-elle, mais c'est plus douloureux encore pour nous. Pour le moment nous avons dû mettre nos projets sur la glace, dont l'installation d'une rampe d'accès pour laquelle nous avons quand même amassé 100 000 $.»
Si l'église qu'elle fréquente depuis 23 ans et où elle a pris époux et fait baptiser ses deux enfants devait fermer, la dame envisage de se tourner vers une paroisse anglophone. «Si je dois prendre la voiture pour aller à l'église, je pense plutôt suivre mon mari qui est anglophone.»
L'idée de la réorganisation des sept paroisses a émergé en mai dernier lors d'une rencontre unissant les cinq prêtres et l'archevêque. Un comité ad hoc a ensuite été formé et une autre rencontre est prévue jeudi soir avec les conseils de paroisses et de pastorale et le conseil d'administration temporel pour discuter de l'étude. Le sort des églises sera connu d'ici l'été prochain.
Églises touchées
- Sainte-Anne (1873), ancienne rue Saint-Patrick
- Saint-Charles-Borromée (1908), rue Barrette, Vanier
- Marie-Médiatrice de toutes-les-grâces (1956), avenue Cyr, Vanier
- Notre-Dame-de-Lourdes de Vanier (1887), chemin Montréal
- Saint-Sébastien (1959), rue Frances, Ottawa
- Notre-Dame-de-Lourdes-de-Cyrville (1873), rue Michel, Gloucester
- Saint-Louis-Marie-de-Montfort (1964), rue Trojan, Ottawa
L'année de fondation est entre parenthèse.