Des organismes crient à l'aide

Les députés Maryse Gaudrault et Stéphanie Vallée à la Commission des Affaires sociales du Québec sur le phénomène de l'itinérance

Le sous-financement des groupes qui viennent en aide aux itinérants est tel que le Gîte-Ami pourrait fermer ses portes dès le 18 novembre alors que la Soupe populaire de Hull pourrait réduire ses activités d'ici au mois de décembre.


De passage à Gatineau mercredi, la Commission des Affaires sociales du Québec sur le phénomène de l'itinérance a entendu les récriminations d'une douzaine de groupes et d'organismes qui sont venus demander un meilleur financement ainsi qu'une politique claire de lutte à l'itinérance.

Dans l'ensemble, le milieu réclame 2 millions $ pour répondre aux besoins dans la région.



Si la situation est difficile pour plusieurs organismes, elle est carrément critique pour le Gîte-Ami qui pourrait tout simplement fermer ses portes le 18 novembre.

Le directeur général du Gîte-Ami, Luc Villemaire, a expliqué que l'organisme n'a pas les moyens de payer les coûts d'exploitation de l'édifice dans lequel il loge depuis deux ans. L'édifice a beau être payé, les coûts d'entretien sont trop élevés et la clientèle a augmenté.

Or l'Agence de santé et des services sociaux de l'Outaouais tarde à répondre à la demande de financement du Gîte Ami qui veut 100 000$ de plus.

«On ne peut pas non plus réduire nos activités en accueillant moins de gens, car on doit répondre aux besoins et on est déjà au seuil minimal de fonctionnement. Si on accepte de fonctionner avec moins d'argent, on va leur démontrer qu'il est possible de faire plus avec moins mais ce n'est pas possible d'assurer les mêmes services avec moins. Quant aux autres sources de financement, elles contribuent déjà au Gîte-Ami», a déclaré M. Villemaire.



L'ultimatum de Luc Villemaire n'a pas convaincu la députée libérale de Hull, Maryse Gaudreault qui hésite à demander  à l'Agence de santé de verser 100 000 $ de plus au Gîte-Ami alors que tant d'autres organismes ont des demandes tout aussi légitimes.

De son côté, la Soupe populaire de Hull réclame un montant supplémentaire de 150 000$ par année pour répondre aux besoins grandissants de sa clientèle.

Plus tôt, le maire de Gatineau, Marc Bureau, est venu dire aux membres de la commission que la région vit une crise dans le domaine du logement abordable, ce qui a un impact majeur sur le nombre de personnes itinérantes.

Il a rappelé que la Ville de Gatineau fait plus que sa part pour aider les organismes communautaires et que la situation actuelle coûte très cher à la municipalité. Il a demandé lui aussi, l'adoption d'une politique québécoise de lutte à l'itinérance.

Le Centre de santé et des services sociaux de Gatineau demande aussi cette politique tout comme l'Agence de la santé qui réclame aussi une consolidation du financement des organismes communautaires.