Le greffier de la Ville, Pierre Pagé, responsable de la division des services en français, rappelle que la politique de bilinguisme d'Ottawa adoptée en 2001 doit être «appliquée de façon fonctionnelle et pratique lorsque cela est justifiée» et ne vise pas l'égalité, ais plutôt une «offre de services comparable» aux populations francophone et anglophone.
«Par exemple, ce n'est pas réaliste de traduire 100 % des documents de la Ville, car il y en qui n'intéressent ni les anglophones, ni les francophones. Ce ne serait pas une bonne utilisation de leurs impôts. Mais dans ces cas précis là, la ville traduit s'il y a une demande», a-t-il réagi lorsque contacté par LeDroit, vendredi soir.
M. Pagé rejette l'avis du consultant que le bilinguisme de la municipalité en est un de façade. Il rappelle que, depuis le printemps dernier, la Ville a désigné bilingue de façon continue 27 % des postes.
En réponse à l'avis du consultant de l'étude comme quoi la Ville a un devoir de protéger sa minorité francophone (Voir autre texte), l'avocat de la Ville et spécialiste des questions linguistiques, Me Ronald Caza, note que les municipalités n'ont pas l'obligation, en vertu de la Loi sur les services en français de l'Ontario, d'avoir une politique de bilinguisme.
«La loi précise que les municipalités sont exclues et ne font pas parties des organisations gouvernementales tenues d'offrir des services dans les deux langues. La loi dit qu'une municipalité peut adopter un règlement de bilinguisme, comme la Ville d'Ottawa. Dans ce cas, sa responsabilité est de la mettre en vigueur et de s'assurer de respecter sa propre politique.»
La Ville ne rejette pas toutes les recommandations du rapport et travaille actuellement à mettre en place, dès janvier 2009, un plan annuel d'amélioration des services en français.
Selon ce plan, le conseil municipal et la haute direction seront informés de la pleine signification de la politique de bilinguisme.