Gatineau versera 1,25 million $ à l'UQO

Jean Vaillancourt

La contribution financière de la Ville de Gatineau à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) ne fait pas l'unanimité au sein du conseil municipal.


Pour le conseiller Yvon Boucher, l'argent des contribuables gatinois doit servir à leur offrir des services de base, et non pas à réaliser des investissements en éducation, un domaine de compétence provinciale. Il a donc voté contre la résolution entérinant l'accord intervenu entre la Ville et l'UQO, qui prévoit un don de 250 000 $ par année, pendant cinq ans, pour l'implantation de nouveaux programmes éducatifs.

«Je suis un petit peu mal à l'aise avec ça, a admis M. Boucher. Ce n'est pas dans le mandat d'une ville de donner de l'argent à une fondation, de l'argent qui appartient à des payeurs de taxes, qui sert normalement à donner des services de base qu'une ville donne, soit la police, la neige, etc.» M. Boucher avoue cependant que si l'entente avait prévu de nouveaux programmes en santé, comme le souhaitait initialement la Ville, il n'aurait pas été si réticent.



 

La conseillère Jocelyne Houle est aussi déçue de voir que la condition des programmes en santé ne fait plus partie de l'entente, mais a tout de même voté en faveur l'aide financière offerte à l'UQO.

«Je suis d'accord pour appuyer l'université, mais j'ai effectivement une grande déception que ce ne soit pas lié aux programmes de santé, parce que je pense qu'il y a un besoin primordial en Outaouais en santé, a dit Mme Houle. Dans tout ce qui touche le domaine relié à la santé, on est en pénurie.»

Recteur soulagé



Le recteur de l'UQO, Jean Vaillancourt, est soulagé que la Ville accepte de mettre de l'eau dans son vin en retirant la condition portant sur des programmes en santé. «C'est une reformulation très appréciée, ça dénote encore une fois la volonté de la Ville d'aider son université, s'est-il réjoui. Je vais m'asseoir avec le maire et nous allons peaufiner un protocole qui va définir les détails de l'entente.»

Le recteur a aussi voulu rassurer ceux qui tiennent à ce que le domaine de la santé se développe à l'UQO. «Il va y avoir, de toute façon, de nouveaux programmes en santé, promet M. Vaillancourt. Foi de recteur, ça va se produire.»

Denise Laferrière a de son côté réclamé une plus grande implication financière du gouvernement du Québec auprès de l'UQO. «On demande au minimum que le gouvernement du Québec fasse sa part, sa juste part, parce que là, nous autres, on fait plus que notre part. Ça suffit le temps de développer de l'autre côté de la rivière, que ce soit au niveau de la santé ou de La Cité collégiale. On dit quasiment à nos étudiants 'allez étudier de l'autre côté de la rivière, allez étudier à l'Université d'Ottawa'. Moi je trouve ça inacceptable pour notre autonomie régionale.»

En plus du don à la Fondation de l'UQO qui atteindra 1,25 million $, Gatineau efface une dette liée à la cession d'un terrain à l'université, et lui offre des crédits de taxes sur tous les bâtiments dédiés à des fins éducatives qui seront construits entre 2009 et 2019.

jmercier@ledroit.com