Neuf autochtones arrêtés, dont deux mineurs

La Sûreté du Québec a procédé à l'arrestation de neuf manifestants, dont deux mineurs, membres de la communauté algonquine du Lac Barrière lundi après-midi, sur la route 117, au coeur de la Réserve faunique de la Vérendrye, pour mettre fin au blocus de la route qui durait depuis 6 h du matin.


Les deux adolescents ont été remis en liberté alors que les sept autres manifestants étaient toujours détenus au poste de police de la Sûreté du Québec à Maniwaki.

Ils devront tous répondre à des accusations de méfait.



Les Algonquins ont bloqué la route pour faire pression sur le gouvernement fédéral afin qu'il reconnaisse le conseil de bande qu'ils ont élu et qu'il mandate un observateur pour agir comme témoin lors de la sélection des nouveaux chefs de la communauté.

De plus, les protestataires demandaient au gouvernement de faire respecter l'accord tripartite de 1991 sur la gestion des ressources forestières dans la réserve La Vérendrye et aux alentours.

Leur manifestation a causé la fermeture complète de la 117, un lien wssentiel entre l'Outaouais, l'Abitibi et la région de Montréal. Elle a notamment perturbé grandement le transport par camion entre ces régions.

Selon la relationniste de la Sûreté du Québec, Mélanie Larouche, la police est intervenue vers 16 h 05, après que le groupe ait refusé une dernière fois de lever le blocus.



«Des policiers non-casqués se sont placés devant le groupe et certains manifestants ont alors brisé des blocs de ciment et la

tension a alors monté. Nous avons alors fait appel à l'escouade anti-émeute et les enfants qui étaient parmi la foule ont reculé. Quelques pierres ont été lancées par des manifestants mais personne n'a été blessé.

«Tout au long de la journée, nous avons répété à plusieurs reprises que le groupe était en infraction et, à chaque étape, nous avons toujours averti les manifestants de ce qui surviendrait par la suite», a indiqué Mme Larouche.

Le porte-parole des Algonquins, Michel Thusky, a vivement dénoncé l'arrestation des membres de la communauté par la Sûreté du Québec.

«La Sûreté du Québec a fait venir son escouade anti-émeute de Montréal. Ce sont des racistes qui défendent le gouvernement conservateur. La police a attendu que les médias soient partis pour intervenir [...] C'est déplorable de voir comment le gouvernement fédéral utilise la violence pour régler les problèmes», a-t-il déclaré.

Selon M. Thusky, d'autres manifestations de la communauté algonquine sont à prévoir au cours des prochains jours.



«On est coincé avec une question et il y aura des manifestations tant que nous n'obtiendrons pas de réponses convenables», a fait valoir le porte-parole des Algonquins.

La route 117 a été ouverte à la circulation vers 17h20 lundi, soit près de 12 heures après le début du blocus.

AVEC CATHERINE LAMONTAGNE