5000 emplois en jeu dans la région

Le plan du gouvernement Harper d'attribuer des contrats à long terme totalisant de 60 à 80 milliards $ à quelques firmes multinationales des technologies de l'information met en péril l'avenir même des petites et moyennes entreprises et des 5000 employés de ce secteur de la région de la Capitale nationale, soutiennent des entrepreneurs de la région.


Dans le cadre de la présente campagne électorale, les PME de la région souhaitent donc obtenir des candidats des engagements pour qu'ils s'opposent à ce plan, a fait savoir lundi Mike O'Neil, du groupe Cabinet, un organisme qui regroupe les PME de la région oeuvrant de la secteur des technologies de l'information.

Les réponses des candidats doivent être rendus publiques le 8 octobre prochain lors de conférences de presse simultanées à Gatineau et à Ottawa.

«Il est évident que nous sommes opposés à ce plan. Actuellement, nous obtenons 70% des contrats en technologie de l'information, alors qu'avec ce plan, notre part serait de zéro», a fait valoir le porte-parole de Cabinet.

L'organisme avait déjà fait connaître ses inquiétudes sur l'impact de ce plan sur les PME de la région dans une lettre transmise au ministre des Travaux publics de l'époque, Michael Fortier.

Le 18 juin dernier, ses représentants s'étaient présentés devant un comité parlementaire pour défendre leur point de vue devant les députés fédéraux.

Le plan vise à rassembler les contrats en technologie de l'information afin de les offrir à seulement quelques grandes entreprises.

Pour avoir droit d'être sur la liste, explique le représentant de Cabinet, il faudra faire la preuve d'avoir déjà obtenu des contrats de cette importance dans le passé, et d'avoir le personnel requis.

Or, aucune des PME de la région ne peut répondre à de telles conditions, si bien que leur avenir pourrait être compromis. Seules des entreprises comme CGI, IBM et HP seraient alors capables de participer.

Pendant les discussions sur la plan en comité, les responsables de Travaux publics et services gouvernementaux ont donné l'assurance que les PME pourraient participer aux offres à commandes en créant des consortiums ou en devenant des sous-contractants, ce qui est loin de satisfaire les propriétaires des PME de la région.

Malgré la promesse de TPSGC qu'il y aurait des consultations en août ou septembre, les représentants de Cabinet soulignent qu'aucune rencontre n'a encore eu lieu. Et les autorités ont plutôt décidé de reporter le tout à la fin du mois d'octobre, soit après le scrutin du 14 octobre, une situation qui préoccupe encore les PME.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Harper a maille à partir avec ses fournisseurs. Après avoir annoncé au printemps 2006 qu'il cherchait à réduire les coûts de 2,5 milliards $ sur cinq ans dans les dépenses en biens et services, le gouvernement Harper avait subi les foudres des propriétaires d'agences de placement. TPSGC voulait réduire de 141 à seulement sept le nombre d'agences de placement pour répondre aux offres à commandes d'aide temporaire totalisant 200 millions $.